L’organisme de réglementation canadien a rendu sa décision sur le projet de fusion entre Microsoft et Activision, déterminant que la combinaison des deux sociétés entraînera une diminution de la concurrence au sein de l’industrie. Cette révélation est apparue au grand jour lors du témoignage fourni par le mastodonte américain de la technologie lors de sa comparution devant la Federal Trade Commission, qui cherchait à entraver l’accord Microsoft-Activision.
La tentative de Microsoft d’acheter Activision-Blizzard s’est heurtée à de nombreux obstacles en raison de l’opposition des organismes de réglementation du monde entier ainsi que de certains concurrents. La fusion a fait l’objet d’un examen minutieux de la part de la CMA du Royaume-Uni, de l’UE et de la FTC des États-Unis, ce qui a donné lieu à des enquêtes distinctes. L’UE a donné son approbation à la fusion mais avec certaines stipulations, tandis que la CMA a choisi d’empêcher l’accord Microsoft-Activision de se poursuivre. Aujourd’hui, le régulateur canadien a encore intensifié les appréhensions de Microsoft en lançant sa propre enquête sur la question.
Comme le rapporte Tom Warren de The Verge, le Bureau canadien de réglementation a relevé certaines « inexactitudes » dans les documents déposés par Microsoft. Selon Microsoft, hormis la FTC et à l’exclusion de la CMA, toutes les autorités de régulation du monde entier ont convenu que la Xbox n’enlèverait pas Call of Duty à la PlayStation.
Le régulateur canadien a affirmé que cette affirmation n’était pas tout à fait vraie et a également déclaré que « la fusion proposée est susceptible d’entraîner une prévention et/ou une diminution substantielle de la concurrence en ce qui concerne les consoles de jeux et les services d’abonnement à des jeux multiples ». Microsoft n’a toutefois pas tardé à réagir et a déclaré que l’avis avait été envoyé par le régulateur canadien « après » l’expiration de la période d’attente formelle pour empêcher l’opération.
La décision du Canada pourrait être contre Microsoft, mais plusieurs autres pays ont approuvé l’action. En conséquence, la Chine, le Brésil, l’Arabie saoudite, le Japon, l’Afrique du Sud et la Serbie ont donné leur feu vert à l’accord, renforçant ainsi la position de Microsoft. Cependant, ce n’est pas le cas pour ses concurrents, et Sony tente toujours de bloquer l’accord. Jim Ryan de PlayStation a témoigné devant la FTC que Xbox Game Pass était perturbateur et que les éditeurs de jeux n’aimaient pas le service.
L’exclusivité de Call of Duty est le principal sujet de discussion de l’accord et la plus grande préoccupation de Sony. Microsoft a proposé de garder Call of Duty sur PlayStation pendant 10 ans, mais cela n’a pas suffi au géant japonais de la technologie. Le patron de Xbox, Phil Spencer, a juré de garder Call of Duty sur PlayStation pendant le procès en cours, mais des documents judiciaires montrent que Microsoft veut le faire sortir du marché en dépensant plus que Sony, de sorte que les régulateurs et les autres concurrents ne peuvent pas acheter la proposition.